Entre 2020 et 2024, le Burkina Faso a été le théâtre d'une escalade sans précédent de violences liées au terrorisme. Le pays, autrefois relativement stable, est devenu l'un des épicentres de l'insécurité au Sahel, confronté à des attaques incessantes des groupes armés islamistes et à des tensions internes croissantes.
Une
insécurité croissante et des attaques meurtrières
Depuis 2015, le Burkina Faso fait face à une insurrection djihadiste menée par des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique. Cependant, la période 2020–2024 a été marquée par une intensification des attaques, ciblant aussi bien les forces de sécurité que les civils. De 2020 à 2024, le score est passé de 7.646 à 8.581, ce qui signifie que la situation a dégénéré.
Une
crise humanitaire sans précédent
La violence a entraîné le déplacement de plus de 2 millions de personnes, représentant près de 10 % de la population. L'accès à l'éducation a été gravement perturbé, avec des milliers d’écoles fermées dans les zones touchées, en augmentant les besoins humanitaires. Malgré les efforts déployés, la situation reste préoccupante, les groupes armés continuent de contrôler une grande partie du territoire.
Le Burkina Faso se
trouve à un tournant critique de son histoire. La lutte contre le terrorisme
nécessite une approche holistique, combinant sécurité, développement et
dialogue. Seule une mobilisation collective, tant nationale qu'internationale,
permettra de sortir de cette spirale de violence et de reconstruire un avenir
pacifique pour le pays.
Renforcement
des capacités militaires
Face à l'escalade des attaques terroristes, le Burkina Faso a entrepris une réorganisation significative de ses forces armées : Création de Bataillons d'Intervention Rapide (BIR) :À partir de novembre 2022, plusieurs BIR ont été mis en place soit au total 28 BIR pour former des unités mobiles capables de mener des offensives contre les groupes djihadistes. Ces bataillons sont déployés dans des zones stratégiques telles que l'Est et le Sahel.
Mobilisation des
Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) : En octobre 2022, une campagne
de recrutement a été lancée pour intégrer 50 000 civils dans la lutte contre le
terrorisme, renforçant ainsi les effectifs militaires.
Alliances
régionales et coopération
Alliance des États
du Sahel (AES) : En septembre 2023, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont
signé la Charte du Liptako-Gourma, instituant l'AES. Cette alliance vise à
établir une architecture de défense collective et d'assistance mutuelle pour
lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée
Opérations
conjointes : Des opérations telles que "SUDU LUGDU" ont été menées en
collaboration avec le Niger, permettant de neutraliser plusieurs terroristes et
de démanteler des bases logistiques sur la rive droite du fleuve Niger.
Financement
de la lutte antiterroriste
Pour soutenir ces
efforts, le gouvernement burkinabè a mobilisé des ressources financières
importantes :
Fonds de soutien patriotique (FSP) : En 2024, le Burkina Faso a réussi à mobiliser 175 milliards de FCFA pour financer sa lutte contre le terrorisme, dépassant ainsi l'objectif initial de 150 milliards de FCFA. Les principales sources de financement incluent les prélèvements fiscaux, le fonds minier de développement local et les retenues sur salaires publics.
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